jeudi 29 avril 2010
Scratch My Back..Again!!
Hier soir, pendant que les Canadiens faisaient un second miracle, moi j’ai eu la chance et la joie de revoir un artiste que j’admire grandement…Peter Gabriel!
C’est devant une foule conquise à l’avance que le chanteur britannique c’est présenté, tel un grand sage dans sa tunique à capuchon sombre, en s’adressant sobrement à la foule en français! Avant même qu’il puisse nous annoncer le programme de la soirée, les fans lui ont fait une ovation prolongée de cinq minutes qui a fait vibrer les assises du Centre Bell!
Des frissons je ne vous dis pas!
Après une absence trop longue de 8 ans, le sexagénaire revient sur scène avec, comme toile de fond sonore, rien de moins qu’un orchestre philharmonique. Exit les guitares, la batterie, les bases et l’électro..bonjour les violons, les tubas, le piano et les percussions! Encore une fois, il aura relevé un grand défi musicale et scénique! Moments forts; reprise de My Body Is A Cage, Mirroball, The Power Of The Heart, Mercy Street, Solsbury fill et mon coup de coeur, bien entendu, In Your Eye !
L’atmosphère était électrisante (dois-je rappeler que c’était la pleine lune et que les Canadiens jouaient l’une des « game » les plus importantes de la série…) malgré toute cette effervescence, les spectateurs ont su retenir leur ardeur et écouter religieusement le concert sobre et chaleureux.
Si la mise en scène était moins spectaculaire que celle de la précédente tournée (Growing Up) elle n’en était pas moins très originale et révélatrice de l’esprit innovateur du chanteur; images pixélisées, montage vidéo en direct manipulé par une équipe technique de pros! Entre autre, gros plans du chanteur pixélisés ondulants au rythme des vibrations sonores…Inspirant!
En espérant que cette fois-ci, Peter Gabriel n’attendra pas 8 ans avant de revenir nous faire vibrer de sa voix unique…
mercredi 21 avril 2010
Troublant...
"Notre tâche principale est de nous assurer qu'il n'y a pas de retard dans le processus de disparition et que les souvenirs devenus inutiles s'effacent rapidement. cela ne sert à rien de garder des souvenirs inutiles. N'est-ce pas ? Lorsqu'un gros orteil se gangrène, il faut tout de suite l'enlever (...) le problème, c'est que les souvenirs et le coeur n'ont pas de forme."
"(...) Le coeur n'a pas de contour, pas de fond non plus. C'est pourquoi il est capable d'accueillir n'importe quelle forme pouvant descendre à une profondeur infinie. C'est pareils pour les souvenirs, vous savez ? (...) Les souvenirs ne se contentent pas d'augmenter, ils changent avec le temps. Parfois certains disparaissent. Mais d'une manière fondammentalement différente de l'annéantissement qui nous tombent dessus à chaque disparition.
"Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s'ils avaient été déracinés. Même s'ils ont l'air d'avoir disparu, il en reste des réminiscence quelque part. Comme des petites graines. Si la pluie vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus, même si les souvenirs ne sont plus là, il arrive que le coeur garde quelque chose. Un tremblement, une douleur, une joie, une larme, vous voyez ? "
"Les gens avaient perdu de leur existence tout ce qui avait un contour."
Depuis des années, j'ai le plaisir de lire les perles de Yoko Ogawa. À chaque livre, je ne sais jamais à quoi m'attendre...je me laisse guider à tâtons dans cet univers de secrets, de souvenirs, de mystères et de beauté où l'intimité occupe toujours une place importante ainsi que l'identité..
Si tous ses livres sont uniques et magiques, par leur thème et leur imagination, Cristallisation secrète est de loin le plus troublant, du moins en ce qui me concerne, et c'est peu dire après L'annulaire ou Parfum de glaces...
Imaginez un monde où vous vous réveillez un matin et les arbres ont disparus...puis vient le tour des oiseaux, mais au lieu de vous en inquiéter, vous acceuillez la nouvelle avec indifférence voir avec résignation. Dans Cristallisation secrète les objets disparaissent et les habitants acceptent leur perte sans broncher, sans rouspéter, sans pleurer, sans réfléchir ou plutôt sans ressentir. Ceux qui ne peuvent oublier, doivent se cacher pour éviter d'être arrêtés par une police secrète...
Peu à peu les coeurs s'effritent, se vident ou se cristallisent. L'insensibilité, telle une gangrène, envahit le coeur et le corps...un monde sous anesthésie...sans douleur
Qu'arrive-t-il quand le coeur arrête, non pas de battre, mais de ressentir?
Après 1984 (Orwell)et Fahrenheit 451 (Bradbury) on pourrait citer Cristallisation secrète et ce ne serait pas une exagération...
Pour ma part, il s'agit d'un roman coup-de-poing, un passage majeur dans l'oeuvre d'Ogawa...je ne pourrais pas trop l'expliquer..peut-être parce qu'il est un peu moins intimiste, mais surtout parce qu'il est définitivement plus critique! Une vision sombre, triste et troublante...
Telle une tâche tenace, ce roman laisse une trace, un malaise allant en grandissant plus les pages s'accumulent..le tout dans une incroyable douceur et une grande beauté (comme toujours avec Yoko Ogawa).
À lire!
"(...) Le coeur n'a pas de contour, pas de fond non plus. C'est pourquoi il est capable d'accueillir n'importe quelle forme pouvant descendre à une profondeur infinie. C'est pareils pour les souvenirs, vous savez ? (...) Les souvenirs ne se contentent pas d'augmenter, ils changent avec le temps. Parfois certains disparaissent. Mais d'une manière fondammentalement différente de l'annéantissement qui nous tombent dessus à chaque disparition.
"Mes souvenirs ne sont jamais détruits définitivement comme s'ils avaient été déracinés. Même s'ils ont l'air d'avoir disparu, il en reste des réminiscence quelque part. Comme des petites graines. Si la pluie vient à tomber dessus, elles germent à nouveau. Et en plus, même si les souvenirs ne sont plus là, il arrive que le coeur garde quelque chose. Un tremblement, une douleur, une joie, une larme, vous voyez ? "
"Les gens avaient perdu de leur existence tout ce qui avait un contour."
Depuis des années, j'ai le plaisir de lire les perles de Yoko Ogawa. À chaque livre, je ne sais jamais à quoi m'attendre...je me laisse guider à tâtons dans cet univers de secrets, de souvenirs, de mystères et de beauté où l'intimité occupe toujours une place importante ainsi que l'identité..
Si tous ses livres sont uniques et magiques, par leur thème et leur imagination, Cristallisation secrète est de loin le plus troublant, du moins en ce qui me concerne, et c'est peu dire après L'annulaire ou Parfum de glaces...
Imaginez un monde où vous vous réveillez un matin et les arbres ont disparus...puis vient le tour des oiseaux, mais au lieu de vous en inquiéter, vous acceuillez la nouvelle avec indifférence voir avec résignation. Dans Cristallisation secrète les objets disparaissent et les habitants acceptent leur perte sans broncher, sans rouspéter, sans pleurer, sans réfléchir ou plutôt sans ressentir. Ceux qui ne peuvent oublier, doivent se cacher pour éviter d'être arrêtés par une police secrète...
Peu à peu les coeurs s'effritent, se vident ou se cristallisent. L'insensibilité, telle une gangrène, envahit le coeur et le corps...un monde sous anesthésie...sans douleur
Qu'arrive-t-il quand le coeur arrête, non pas de battre, mais de ressentir?
Après 1984 (Orwell)et Fahrenheit 451 (Bradbury) on pourrait citer Cristallisation secrète et ce ne serait pas une exagération...
Pour ma part, il s'agit d'un roman coup-de-poing, un passage majeur dans l'oeuvre d'Ogawa...je ne pourrais pas trop l'expliquer..peut-être parce qu'il est un peu moins intimiste, mais surtout parce qu'il est définitivement plus critique! Une vision sombre, triste et troublante...
Telle une tâche tenace, ce roman laisse une trace, un malaise allant en grandissant plus les pages s'accumulent..le tout dans une incroyable douceur et une grande beauté (comme toujours avec Yoko Ogawa).
À lire!
mercredi 14 avril 2010
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